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Ils sont partis !

L'Ardennais du dimanche 17 octobre 2004.
 

Sous les applaudissements et encouragements de Claudine Ledoux et de leurs proches, les aventuriers du relais Charleville-Roche-Marseille-Harar ont pris le départ hier matin devant le Vieux Moulin de leur entreprise sportivo-poétique.
Baptisée « Le marcheur essentiel », imaginée par Gilles Simon, elle consiste donc en une course en relais qui reprend quelques-uns des chemins de l'homme aux semelles de vent. Un raid poétique, aussi, puisque des lectures jalonneront le parcours.

A quelques mn du départ, la traditionnelle photo de groupe.
© 2004, F.Daras (AC Belair).

Le « marcheur essentiel » sous le charme éthiopien

L'Ardennais du lundi 1er novembre 2004 - Sandrine Azoulay.
 

Les coureurs du relais pédestre « Rimbaud 2004, le marcheur essentiel », sont rentrés d'Éthiopie. Des kilomètres dans les jambes et des souvenirs pleins la tête. Récit d'un périple pas comme les autres.

Arthur Rimbaud était un marcheur infatigable. En Ethiopie, il avait parcouru des kilomètres. Les coureurs du relais pédestre « le marcheur essentiel » ont suivi le même chemin. Un vrai périple de près de 600 kilomètres à travers ce pays africain.
 

Gilles Simon, Didier Arnould et Rémi Wafflart, un trio d'aventuriers accueilli comme des rois sur le sol éthiopien.
« Nous avons pris le départ dans la capitale Addis Abeba au ministère du tourisme. Le ministre des sports, le ministre du tourisme et l'ambassadeur de France nous ont accueillis », raconte Gilles, le poète marathonien.

Sur la ligne de départ, devant les caméras de la télévision locale, une surprise de taille attend les Ardennais. « Derartu Tulu a couru 500 mètres avec nous. C'était très émouvant de courir auprès d'une ancienne championne olympique en 2000 et médaillée de bronze à Athènes. Cette sportive est une star locale dans son pays. Elle a déjà des avenues qui portent son nom », confie Didier Arnould.

 

Dans les premiers kilomètres, la pollution contrarie les marathoniens. Didier se souvient de cette gêne passagère :
« L'atmosphère est polluée à cause de la circulation frénétique. J'étais très embêtée car je suis asmathique. Addis Abeba culmine à près de 2.400 mètres. C'était donc très difficile de respirer ». 

« Le pays aux mille sourires »

A travers la savane ou sur les hauts plateaux verdoyants, ils usent leurs baskets et surtout font converger les cultures. Comment réagit la population ? Les Éthiopiens pensent-ils, peut-être, que ces blancs sont tombés sur la tête. Dans les campagnes, l'accueil est chaleureux. « Nous étions souvent accompagnés par les enfants. C'est vraiment le pays aux mille sourires. J'ai pris une photo avec une paysanne. Son sourire m'a complètement envoûté », explique Gilles encore sous le charme.

Didier retient une anecdote particulière et surprenante : « 3 jeunes filles voilées m'ont couru après. Dans un pays où 50 % de la population est de confession musulmane, c'est assez étonnant ».

Durant le périple, les trois ambassadeurs ardennais se rendent à Harar qui projette un jumelage avec Charleville. Objectif de cette destination : rencontrer des représentants de l'Alliance française.

« Nous nous sommes rendus compte de la perte d'importance de la langue française. La civilisation anglophone est très présente », remarque Gilles.
 

Que restera-t-il de ce voyage ? Un carnet de bord poétique de la femme poète Juliette Cheriki-Nort, des clichés de Rémi Wafflart et un film de deux heures.

Gilles Simon portera un regard poétique sur ce périple éthiopien : « Lorsque Rimbaud est arrivé en Afrique, il a laissé tomber la poésie pour devenir commerçant et explorateur. Je veux donc faire ce que Rimbaud n'a pas fait. Ecrire une dizaine de poèmes sur l'Éthiopie ».

 

Derartu TULU

© CIO 2004

Derartu Tulu, qui appartient à l'ethnie des Oromos, passa son enfance sur les hauts plateaux éthiopiens de l'Arsi, où elle élevait du bétail.

Ce n'est qu'à 16 ans qu'elle se rendit compte qu'elle courait vite, extraordinairement vite.

La première femme d'Afrique noire championne olympique

Dans la finale du 10.000m aux Jeux Olympiques de 1992 à Barcelone, la Sud-Africaine Elana Meyer creusa l'écart dès le sixième kilomètre et seule Derartu Tulu fut en mesure de suivre la cadence. Elana Meyer tenta d'obliger l'Ethiopienne à la dépasser, mais celle-ci ne céda pas. Enfin, juste avant le début du dernier tour, Derartu Tulu prit la tête de la course pour franchir la ligne d'arrivée avec 30 mètres d'avance.

Elle attendit ensuite Elana Meyer et c'est main dans la main que les deux femmes - la première athlète d'Afrique noire championne olympique et une Sud-Africaine blanche - effectuèrent un tour de stade pour célébrer leur victoire, symbolisant ainsi l'espoir de voir naître une Afrique nouvelle.

Derartu Tulu participa une nouvelle fois aux Jeux Olympiques en 1996, mais elle ne se classa que quatrième. Sa carrière était cependant loin d'être finie. Aux Jeux de Sydney en 2000, elle s'inscrivit une nouvelle fois dans le 10.000m. Retrouvant la forme qu'elle avait huit ans auparavant, elle prit la tête de la course dès que la cloche signala le début du dernier tour et vola vers la victoire devant sa coéquipière Gete Wami.

Derartu Tulu est la première femme à avoir remporté deux médailles d'or dans des épreuves olympiques de fond. Aux Jeux Olympiques d'Athènes en 2004, elle décroche la médaille de bronze au 10.000m (médaille d'or la Chinoise Huina Xing, médaille d'argent sa compatriote l'éthiopienne Ejegayehu Dibaba).