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Revue de Presse

 

 

 

 

 

 

La   V i g n e  &   L'O i s e a u

  

 

 

Les dégâts causés au raisin par les oiseaux posent de sérieux problèmes chez de nombreux producteurs. Quand rien n’est fait pour les éloigner, les oiseaux sont capables d’anéantir la récolte au complet. Une troupe de 5 000 étourneaux peut engloutir jusqu’à 1 tonne d’aliments en une dizaine de journées. En 1968, on avait estimé qu’à l’échelle de la planète, les quiscales, carouges et autres «oiseaux noirs» avaient mangé une quinzaine de millions de tonnes de vivres, de quoi nourrir 90 millions de personnes.

Malheureusement, les moyens de lutte à disposition présentaient des aspects  intolérables en dépit de leur relative efficacité. En effet, l’utilisation des effaroucheurs acoustiques comme les fusées détonantes ou sifflantes et les canons effaroucheurs au propane, présentaient des nuisances sonores inacceptables pour les populations environnantes. Quant aux méthodes chimiques, elles n’étaient pas sans conséquence pour le milieu naturel.

De plus, les méthodes d'effarouchement doivent être changées régulièrement car l'étourneau a une grande capacité d'adaptation… La seule méthode qui reste fiable et qui n’a aucune nuisance sur la population humaine, c’est aussi la plus ancestrale. C’est l’utilisation d’un prédateur naturel des étourneaux … le rapace sous l’influence de son fauconnier.

 

La fauconnerie est un art plusieurs fois millénaire. L’historien date l'emploi des rapaces à la chasse au paléolithique. Des traces écrites remontent à plus de 4500 ans en Chine et au Japon. Cet art était déjà codifié et faisait l'objet de traités de grands soins. Il est dit qu'Ulysse après Troie aurait apporté cette chasse en Grèce, que les Turcs l’ont appris aux Perses et les Perses aux Arabes. Mais l'apparition de cette chasse en Europe a du être importée par les grandes migrations et les échanges entre les populations. C'est avec les grands bouleversements du début du Moyen Age que l'on voit apparaître et prendre essor la chasse au vol. Cette tradition d'abord coutumière va dés le début du Moyen Age faire l'objet d’une passion dévorante dans les couches sociales les plus hautes de la féodalité. C'est Charlemagne (748 - 814) pourtant souverain soucieux de l'émancipation de ses sujets qui a interdit sur presque la totalité du royaume cette chasse pour la laisser aux plus nobles de ses sujets. Il commencera donc à en faire un privilège. La chasse au vol va devenir au fil du temps un privilège de plus en plus convoité…Cette tradition sera fort usitée jusqu'à la révolution en France mais on peut dire que c'est l'avènement du fusil aux petits plombs (17ème siècle) qui va dans toute l'Europe faire de cette chasse une tradition souvent oubliée.

 

Depuis de nombreuses années, la maison POMMERY fait appel à un fauconnier accompagné de ses rapaces pour protégé son vignoble rémois. Ce dernier est composé de 25 hectares de vignes, découpés en 4 clos qui se trouvent maintenant au cœur de la ville des sacres. Ce doux cocon urbain confère à la Maison POMMERY le rare privilège de disposer d’un vignoble protégé des aléas climatiques.  Par exemple, lors des gelées matinales, qui au mois de mai peuvent dévaster un parcellaire, les quelques degrés gagnés font toute la différence. Mais ce privilège a un prix, celui de susciter la convoitise d’espèces friandes de fruits sucrés et de températures clémentes quand l’automne approche: les étourneaux sansonnet…

 

Bienvenue dans la Vigne et l’Oiseau, une immersion au cœur de la faune et des traditions du vignoble champenois…Peut-être le sujet d’un prochain ouvrage de l’association …