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Chapitre 3

La rencontre d’une fée

 

    Sparite était une fois de plus parti en vadrouille avec sa bande de copains, l’éblouissant Mika le Mica, Fred le costaud Feldspath, mais aussi le rafraichissant Freeze, le quartz, sans oublier l’agile Billy, le Illite. Ces cinq là étaient copains depuis toujours, aucun d’eux ne se rappelait depuis quand ils se connaissaient. Comme si cette amitié avait toujours existé. Ce qui était certain c’est qu’ils avaient usé les bancs de l’école ensemble et que depuis leur plus tendre enfance, ils partageaient les mêmes jeux  et la même vie. Ils étaient soudé à jamais, « un pour tous et tous pour un ! » Comme aimait à rappeler Sparite. Tous différents par leurs origines mais se complétant bien, chacun amenant ses qualités au groupe.

Sparite était le meneur, il était de la famille des cristaux de calcite, fier et élégant. Fred avait la force de ses origines, capable de rayer le verre par son extrême dureté ; il faut se souvenir que ses ancêtres ont formé le granite. Quant à Freeze, il avait la capacité de glacer tout ce qu’il touchait, grâce à ces extraordinaires capacités thermiques, caractéristique héritée de ses ancêtres du cristal de roche ; dont déjà les romains se servaient pour se refroidir les mains en été.

Le dernier des compères n’était pas des moindres, il s’agissait de Billy le Illite qui avait, de ses origines argileuses, gardé une souplesse qui le faisait ressembler à de la pâte à modeler. Il était capable de prendre toutes les formes, de s’étirer ou de se mettre en boule, à volonté.

Différents mais unis par une amitié indéfectible. Ils étaient toujours ensembles à faire les quatre cent coups dans le monde des profondeurs.

Un jour qui resta dans la mémoire de Sparite à jamais ; il découvrit un vaste endroit sous la surface ; où l’humidité était suffisamment élevée pour que nos cinq compères puissent évoluer sans risquer d’être pétrifiés. Les humains nomment cela une cave. Il y avait là, entreposée tête-bêche une quantité incalculable de bouteilles de champagne. Elles étaient couchées dans la fraîcheur et l’obscurité, comme autant de sarcophages précieux. Le silence qui recouvrait les lieux n’était perturbé que par quelques gouttes d’eau qui tombaient de temps à autre du plafond, et par d’étranges petits ricanements qui rebondissaient en écho sur les murs du caveau. Ces rires assourdis provenaient des bouteilles, plus précisément, de l’intérieur d’entres elles. En frottant le verre de l’une de ses bouteilles, afin d’ôter la pellicule de moisissure qui s’y était accumulée ; Sparite et sa bande n’en crurent pas leurs yeux. Les bouteilles étaient peuplées de milliers de petites fées brillantes et lumineuses qui étincelaient au milieu d’une boisson dorée. C’était donc cela… Les fées d’effervescence… Tous les enfants Biomicrites connaissent la merveilleuse légende des fées d’effervescence. Elle berce leur enfance. Ces fées semblaient s’amuser avec espièglerie dans ce flacon, dessinant des arabesques lumineuses ; comme une interminable partie de cache-cache pyrotechnique. Elles étaient riantes et virevoltaient avec légèreté. Elles dansaient un ballet merveilleux de grâce et d’élégance.

Sparite, Mika, Fred, Freeze et Billy restèrent un bon moment bouche bée, le nez collé à cette paroi de verre pour admirer ce spectacle féérique. On aurait cru des enfants devant la vitrine d’une confiserie. C’était si beau. C’était si électrique. Ils eurent grand peine à décoller leur frimousse de ce spectacle éblouissant. Mais c’était le moment de rentrer au campement de la tribu, où déjà un bon repas chaud les attendait.

 

 

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